Réunion du 6 octobre 2006 : réflexion sur le thème de la guerre

Toujours : Que dit le magistère ?

-         il y a les pacifistes qui sont contre toute forme de guerre quelle qu’elle soit

-         d’autres vont vouloir justifier la guerre par Dieu, entre autre (ou pas intérêts)

-         l’Eglise a défini le principe de « guerre juste » (concept repris par les organisations comme l’ONU)

Saint Thomas d’Aquin : le droit dans la guerre et le droit de faire la guerre

I- Le droit de faire la guerre : JUS AD BELLUM

Il faut reprendre les critères ; (les motifs) les circonstances, l’objet et les intentions.

-         l’objet : la guerre n’est pas toujours injuste

-         les intentions : pour la défense, c’est à voir mais pour « l’extermination » c’est hors de question

-         les circonstances : même un acte mauvais dans des circonstances particulières ne deviendra jamais bon.

Le droit de faire la guerre. Saint Augustin a fait de la Paix la fin universelle de l’Homme. La guerre est un rapport de force et la paix un rapport d’équilibre dans ce rapport.

Saint Thomas :

-    l’autorité : c’est au prince de faire la guerre (le prince est celui qui a en charge la sécurité du peuple, l’ordre public)

-    la juste cause = le cœur de la « guerre juste », elle doit punir l’injustice.

-    l’intention juste : on doit se proposer de promouvoir le bien ou d’éviter le mal

4 critères pour qu’une cause soit juste selon Saint Thomas :

- que le dommage infligé à sa communauté ou à sa nation soit durable, grave et certain.

- que tous les autres moyens de mettre fin à l’agression se soient révélés impraticables et inefficaces.  

- que des conditions de succès sérieuses aient été réunies d’avance.

- que l’emploi des armes n’entraîne pas des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer (= proportionnalité entre agression et réponse), l’appréciation des critères de la justesse de la cause revenant à celui qui en a la charge.

CEC (Catéchisme de l’Eglise Catholique) : « l’accumulation des armes apparaît à beaucoup comme le moyen paradoxal de détourner de la guerre des adversaires potentiels = moyen sûr de préserver la paix. Les dépenses énormes dans l’armement toujours plus « high-tech » (= course à l’armement) empêche d’aider à côté les populations indigentes. »

% Attention : Le CEC ne dit pas qu’il ne faut pas avoir d’armée etc…

2317 : « Les injustices, les inégalités excessives d’ordre économique, ou liés à l’envie, à la méfiance, à l’orgueil… menacent la paix et causent les guerres. Tout ce qui est fait pour vaincre ces désordres sert à édifier la paix et éviter la guerre. »

        II- Le droit de la guerre : JUS IN BELLO

Même en cas de guerre il faut qu’il y ait le respect de la loi morale, de la puissance humaine. Tout n’est pas permis. La fin ne justifie pas tous les moyens. La limite est le respect de la dignité humaine.

Dans tous les cas, bien traiter les non-combattants et les blessés. Sujets et objets sont indissociables.

Pour les soldats (qui exécutent les ordres), il ne leur est pas demander de participer à la décision de justice/injustice.

Si la justice dans un combat est respectée, même si le motif est injuste, ils ne sont pas fautifs → ils sont exécutants.

Par contre, si dans le cadre d’une guerre déclenchée d’une manière juste, on leur demande d’accomplir des actes injustes, ils sont tenus de ne pas obéir aux ordres.

→ L’Eglise désigne comme responsables ceux qui ont donné l’ordre et ceux qui, disposant d’une liberté morale, exécutent cet ordre injuste.

Question : l’homicide dans la guerre par rapport au commandement « Tu ne tueras point »

Le déclenchement juste + moyens appropriés = guerre de légitime défense

Le fait de se défendre (en tuant) a 2 effets : la protection de sa vie (effet voulu) et le mort de l’agresseur (effet involontaire ou secondaire)

CEC : « L’amour envers soi-même est un principe fondamental de la moralité. Il est donc légitime de faire respecter son propre droit à la vie. Qui défend sa propre vie n’est pas coupable d’homicide, même si pour cela il est amené à porter au coup mortel à l’agresseur… La défense du bien commun impose que l’on mette hors d’état de nuire l’injuste agresseur. A ce titre le détenteur de ce pouvoir d’action à le droit aux armes. »

→ attaque justifiée sous forme de défense

2 principes fondamentaux pour la justice dans la guerre :

- principe de discrimination entre combattants et non-combattants

- principe de proportionnalité

Si ces deux principes ne sont pas respectés, on parle de guerre totale : qui combat toute une population, sans distinction de moyens.